(Castellani D et al. Eur Urol Focus. 2025 Oct 29 [Online ahead of print]) La position optimale du patient pour la néphrolithotomie percutanée (PCNL) reste sujette à débat. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la position couchée sur le dos ou sur le ventre et les résultats péri-opératoires et postopératoires de la mini-PCNL avec aspiration. Il s’agit d’une étude observationnelle prospective multicentrique de la section d’endo-urologie de l’Association européenne d’urologie et du groupe d’étude collaboratif sur la mini-PCNL avec aspiration. Les données de 1534 patients traités dans 30 centres entre mars et novembre 2024 ont été analysées. Les résultats comprenaient le taux d’élimination des calculs (SFR) évalué par tomodensitométrie à 30 jours et les taux de complications. Une analyse multivariée a été utilisée pour évaluer l’effet de la position couchée sur l’élimination des calculs (zéro fragment) et les complications globales, avec ajustement pour d’autres covariables. Le groupe en décubitus ventral comptait 653 patients (43%) et le groupe en décubitus dorsal 881 (57%). Les caractéristiques démographiques des patients étaient similaires entre les deux groupes, à l’exception de l’indice de masse corporelle. En termes de score de Guy, le groupe en décubitus ventral présentait une proportion plus élevée de calculs de score 1 (Grade I : calcul solitaire dans le pôle moyen/inférieur ou calcul solitaire dans le bassinet avec anatomie simple ; 60% contre 47%) et le groupe en décubitus dorsal une proportion plus élevée de calculs de score 4 (calcul coralliforme ; 6,9% contre 3,2%). Le volume médian des calculs ne différait pas de manière significative, avec 1636 mm3 dans le groupe en décubitus dorsal et 1725 mm3 dans le groupe en décubitus ventral (p=0,7). Le groupe en décubitus ventral a eu plus souvent recours à l’anesthésie rachidienne (68% contre 29% ; p<0,001), au guidage par fluoroscopie seule (86% contre 61% ; p<0,001) et à l'accès supracostal (36% contre 22% ; p<0,001). La durée de l'intervention chirurgicale, les scores de douleur, la durée d'hospitalisation et les taux de réadmission étaient similaires entre les deux groupes. Les taux d'élimination complète des calculs étaient comparables (85% en décubitus ventral contre 81% en décubitus dorsal ; p=0,052). La position couchée sur le ventre était associée à des taux plus élevés de transfusion sanguine (2,8% contre 0% ; p<0,001), de perforation du bassinet rénal (2,8% contre 0,23% ; p<0,001) et de pneumothorax (1,5% contre 0% ; p<0,001). L'analyse multivariée a révélé que la position ventrale n'était pas significativement associée à l’absence de fragments résiduels (RR=0,92, IC95% : 0,66-1,29 ; p=0,6), ni au taux global de complications (RR=0,87, IC95% : 0,59-1,28 ; p=0,5). La conception non randomisée de l'étude a pu introduire un biais de sélection et limiter la capacité à établir des relations causales entre les variables. Bien qu’il puisse y avoir un biais de sélection des patients, compte tenu du caractère non randomisé de cette étude, les positions couché sur le ventre et couché sur le dos pour la PCNL permettent toutes deux d'obtenir d'excellents taux de réussite chirurgicale avec des profils de sécurité acceptables.


