(Roobol MJ et al. N Engl J Med. 2025 Oct 30; 393(17): 1669-80) L’étude européenne randomisée sur le dépistage du cancer de la prostate (ERSPC) a été lancée en 1993 afin d’évaluer l’effet du dosage du PSA sur la mortalité due au cancer de la prostate. Il s’agit de la mise à jour des résultats de l’étude l’ERSPC, étude multicentrique randomisée, menée dans huit pays européens et portant sur un groupe d’âge prédéfini de 162236 hommes âgés de 55 à 69 ans au moment de la randomisation. Les participants ont été répartis de manière aléatoire dans le groupe de dépistage, qui a bénéficié de tests PSA répétés, ou dans le groupe témoin, qui n’a pas été invité à participer au dépistage. Le critère d’évaluation principal était la mortalité due au cancer de la prostate. Après un suivi médian de 23 ans, la mortalité due au cancer de la prostate était inférieure de 13% dans le groupe soumis au dépistage (rapport des taux =0,87, intervalle de confiance à 95% [IC95%] : 0,80 à 0,95) et la réduction absolue du risque était de 0,22% (IC95% : 0,10 à 0,34). L’incidence cumulée du cancer de la prostate était plus élevée dans le groupe soumis au dépistage que dans le groupe témoin (rapport des taux =1,30, IC95% : 1,26 à 1,33). Après un suivi médian de 23 ans, un décès par cancer de la prostate a été évité pour 456 hommes (IC95% : 306 à 943) invités au dépistage et un décès par cancer de la prostate a été évité pour 12 hommes (IC95% : 8 à 26) chez lesquels un cancer de la prostate a été diagnostiqué, performances supérieures à celles précédemment publiées avec un suivi de 16 ans (un décès par cancer de la prostate évité pour 628 hommes [IC95% : 419 à 1481] et un décès évité pour 18 hommes [IC95% : 12 à 45]). La conclusion de cette mise à jour de l’étude ERSPC est qu’un suivi à long terme confirme une réduction durable du nombre de décès dus au cancer de la prostate grâce au dépistage par dosage du PSA, ainsi qu’une amélioration du rapport bénéfice/risque de ce dépistage. Il faut néanmoins que les futures stratégies de dépistage adoptent des approches fondées sur le risque, afin de minimiser le surdiagnostic tout en conservant les avantages cliniques.

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